Traduire la violence coloniale

Résumé

Deux discussions en collaboration avec le Groupe d’études sur le colonialisme québécois.

La première conversation réunira trois intervenant-e-s autour de la question propre du langage. Quels ont été les mots créés en contexte colonial pour nommer la réalité de la colonisation ? Comment ces mots ont-ils voyagé à travers le temps et quelle est leur actualité ? Quels rapports se tissent et quelles ruptures se créent entre les répertoires utilisés par les colonisés et par les colons ? Quels chemins, quel vocabulaire pour arriver à transmettre ou non ce qui ne se traduit pas ? Cette conversation cherche à cerner l’impact du langage dans la transmission de la violence coloniale.

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  • Invité·es

    Webster, Salim Djaferi, Yara El-Ghadban

  • Animation

    Aurélie Lanctôt

Photos des invité·es

Salim Djaferi

Formé à l’ESACT de Liège, Salim Djaferi est acteur, auteur et metteur en scène. Il vit et travaille à Bruxelles. C’est la création in situ Almanach du Collectif éphémère Vlard présentée au Festival Emulation 2017 au Théâtre de Liège qui l’impose comme tête chercheuse, exigeante et engagée de la jeune scène belge. Il exprime déjà son goût pour le théâtre documenté qu’il ne cessera de développer, à la fois comme acteur et acteur/auteur en collaborant avec Sanja Mitrovic (Do you still love me?, 2015) et Elena Dorassiotto et Benoît Piret (Des Caravelles et des Batailles, 2019). Ou encore plus régulièrement avec Adeline Rosenstein et Clément Papachristou. Après l’installation/performance Sajada/Le lien (2019), le fruit d’une collecte de témoignages et de tapis de prière musulmans auprès des personnes pratiquantes en Belgique, au Maroc et en France, Salim Djaferi crée son premier spectacle au théâtre Koulounisation en 2021 aux Halles de Schaerbeek à Bruxelles. Après un long travail d’enquête, il y interroge et approfondit la question de la colonisation française en Algérie dont sa famille est originaire, mettant au jour les intimités reliées entre histoires de famille et Histoire, violences de guerre et déplacements, et langage et Histoire. La pièce Koulounisation est présentée au Prospero du 26 septembre au 7 octobre 2023.

Yara El-Ghadban

Romancière et éditrice, Yara El-Ghadban est l’autrice de trois romans aux éditions Mémoire d’encrier : L’ombre de l’olivier (2011), Le parfum de Nour (2015) et Je suis Ariel Sharon (2018). Elle reçoit, pour ce dernier, le Prix de la diversité du Festival Metropolis Bleu en 2019. Je suis Ariel Sharon a été traduit en anglais chez House of Anansi (2020) et en arabe aux éditions Al-Mutawassit (2021). Plus récemment, elle a co-signé l’essai Les racistes n’ont jamais vu la mer (2021) avec Rodney Saint-Éloi (finaliste au Prix des libraires du Québec). Elle est la traductrice du roman Neige des lunes brisées (2022), de l’auteur anishinaabe Waubgeshig Rice et de l’essai Vivre la diversité (2019) de Shakil Choudhury. Yara El-Ghadban est cofondatrice et présidente de l’Espace de la diversité, organisme dont la mission est de combattre le racisme et l’exclusion par la littérature.

Webster

Aly Ndiaye, alias Webster, est un vétéran de la scène hip-hop québécoise. Actif depuis 1995, il parcourt désormais le monde grâce à ses concerts, ateliers d’écriture et conférences. Passionné d’histoire, le rappeur de Limoilou s’intéresse particulièrement à l’esclavage et à la présence afrodescendante au Québec et au Canada depuis l’époque de la Nouvelle-France. Webster est l’auteur d’un manuel d’écriture hip-hop, À l’Ombre des Feuilles (Québec Amérique, 2019), d’un livre jeunesse à propos d’Olivier Le Jeune, le premier esclave africain au Canada, Le Grain de Sable (Septentrion, 2019) et le traducteur français du Contrat racial (Mémoire d’encrier, 2023) de Charles W. Mills. Il a aussi été le commissaire de l’exposition Fugitifs! présentée au Musée National des Beaux-Arts du Québec en 2019.

Aurélie Lanctôt

Aurélie Lanctôt est doctorante en droit à l’Université McGill. Elle s’intéresse aux recoupements entre les discours juridiques et littéraires dans le contexte des violences basées sur le genre ainsi qu’aux mécanismes de justice alternatifs. Elle est également chroniqueuse au quotidien Le Devoir.